Le Rêve Américain

Originaire de Beaufays, Jean-Robert Barbette a réussi aux États-Unis. Il est devenu prof de sport. Il a d’ailleurs entraîné quelques stars dans sa salle de Aspen. Partir loin de chez soi. Découvrir des horizons inconnus. Tenter la grande aventure. Chacun a rêvé un jour de faire le grand saut. 

Pour beaucoup, ce projet est resté au stade d’utopie. Pour Jean Robert Barbette, c’est devenu réalité.Ce Belfagetin a quitté la Beligique à l’âge de 17 ans. Sa vie n’était pas un modèle du genre. Ayant arrêté l’école à 14 ans, il traînait plus souvent qu’à son tour dans des endroits peu fréquentables. Un jour, il a pris son baluchon pour partir en France.

Le Debut De La Grande Aventure

J’avais très peu d’éducation. Je suis resté une dizaine d’années en France et j’ai fait toutes sortes de boulots: serveur, maçon, saisonnier lors des vendanges et même videur de boîte vu mon passé de judoka en Belgique. 

Puis, notre homme décide de prendre 15 jours de “vacances” à Hawaii. Je suis resté là-bas deux mois.Avant de retourner en France, un copain qui habitait Aspen dans le Colorado mà invité à passer quelques jours chez lui.

Le Coup De Foudre

Jean-Robert découvre donc Aspen et ses montagnes enneigées. C’est une ville de fou: la poudreuse, le ski tous les jours... J’y suis resté un an. J’importais des monoskis d’Europe et je donnais des cours. Je suis reparti par la suite in France. J’y suis resté six mois mais je me suis rendu compte que je ne voulais plus vivre en Europe. Notre homme repart donc aux States avec 20 000 fb. en poche et sans connaître l’Anglais. Mais, à peine le pied posé sur le sol américain que les ennuis commencent. 

En fait, l’immigration m’est tombée dessus car j’étais entré la première fois aux USA avec un permis touristique français. Les contrôleurs ont pris mon carnet d’adresse et ils ont téléphoné à tous les numéros américains. Ils se sont alors aperçus que j’avais travaillé illégalement. Après 7 heures sur 24. Aprés un certain temps, ils m’ont poussé dans un avion. J’étais en fait éjecté pour deux ans du territoire US.

Par Une Prote Derobee

Mais, Jean-Robert voulait faire carrière aux States et ce n’était pas un problème de passeport qui allait l’arrêter. 

Il fait valider son passeport...belge et trois semaines plus tard, il s’installe à Aspen. Son rêve américain pouvait prendre forme. J’ai débarqué en décembre. La propriétaire d’un club de sport cherchait des entraîneurs. Je me suis présenté et j’ai été engagé. 

Il exercera cette fonction pendant 2 ans à raison de 8 dollars(350 francs belges de l’heure). Devant le refus de partenariat de la pro-priétaire, il quitte les lieux pour devenir entraîneur particulier itinérant. 

Du point de vue salarial, c’était bien. Mais Aspen me manquait.” 

Il retourne finalement dans le Colorado où il loue 60 m2 pour débuter son activité. 

Le loyer de cette pièce revenait à 90 000 francs belges par mois. J’ai travaillé durant le premier mois pour presque rien puisque j’ai uniquement pu payer mon propriétaire. C’était au début des années 90. Je suis resté dans cette pièce humide où il n’y avait pas beaucoup de lumière durant 3 ans. C’était un passage obligé pour me faire connaître et être en règle administrativement.

Demenagement Oblige

En 1994, Jean-Robert trouve un autre local au 3e étage d’un building, juste au-dessus d’une... autre salle de sport. Mais, cette concurrence ne l’effraye guère. D’ailleurs, le grand boom s’annonce pour le Liégeois. 

J’ai pourtant ramé car il m’a fallu emprunter beaucoup d’argent car je n’avais pas un sou. Je me suis donc endetté pour environs 1,5 million de francs belges. Durant un an et demi, cela a bien fonctionné. Puis le propriétaire des lieux m’a signifié que si je voulais continuer à louer, je devais prendre les 400 m2 au lieu des 100 que j’occupais. 

Je venais à peine de rembourser mes dettes. Je suis donc reparti pour un tour de carrousel avec cette fois un emprunt de 2,5 millions pour la caution uniquement. Quant à l’espace inoccupé, je le relouais. Cela a fonctionné durant un an. Mais, comme c’était la crise à Aspen, il n’y avait plus personne pour louer. Finalement, j’ai cassé les murs pour occuper les 400 m2. Coût: 8 millions. L’hiver dernier, Jean-Robert mettait la touche finale de ce complexe spacieux, unique à Aspen. À force de construire brique par brique, Jean-Robert a accompli son rêve, devenir professeur de sport. Le succès est tel que la salle enregistre chaque année entre 20 et 25% de nouveaux membres. La salle vaut aujourd’hui 13,5 millions. Et, la succes story ne fait que commencer.

À L'assaut D'internet

En novembre 1999, Jean-Robert décide de suivre des cours d’informatique. Il en avait assez de dépendre de quelqu’un pour la confection de son site Web. Ce sont des artistes pas des hommes de marketing. Ils n’ont pas de vue globale. Moi, je connais mon produit à fond et je sais le mettre en valeur. Mais, au-delà de cette optique mercantile, le Belfa-gétin a vu une opportunité qu’il ne pouvait, en bon businessman, laisser passer. J’essaye de me positionner avec mon site au niveau international. C’est pour cette raison que j’ai acheté tous les droits de registre avec comme domaine, le terme fitness. Il faut savoir que chaque si te a son domaine et que cela se développe de manière très rapide à tous niveaux.

Explications:

En fait, les noms de domaines sont de plus en plus rares puisqu’il existe 250 000 mots en anglais. Ils sont presque tous réservés. Le domaine est en quelque sorté un morceau de terrain électronique. J’achète les droits de deux ans en deux ans en espérant les revendre au prix fort. C’est une forme de spéculation. La pensée commerciale américaine dans toute sa splendeur. Il faut savoir que l’achat de ces droits s’élève à près de 3 000 francs et certains, comme business.com, ont été revendus pour une somme de plus de 33,5 millions de francs belges. Jean-Robert a lui réservé les droits sur quelque 750 domaines. Pour l’instant, j’ai beaucoup de contacts mais j’attends encore avant de vendre. En fait, j’espère me séparer de l’un ou l’autre au prix fort afin d’avoir du cash pour financer mes futurs projets. Et, ce projet consisterait en fait à créer un magasin virtuel où Jean-Robert proposerait des produits dérivés. www.aspenfitness.com ou www.aspendomains.com

Monsieur 37 000 Heures De Cours

Alors qu’aujourd’hui les affaires prospèrent, Jean-Robert se confie sur ses futurs projets, ses aspirations et ses envies. Une évocation des prochaines années. Alors qu’il a atteint un certain standing de vie et le top au niveau du fitness aux USA, Jean-Robert Barbette reste les pieds sur terre. Une confession étonnante pour quelqu’un qui se définit lui-mê- me comme un leader. Je suis parti pour relever le challenge, tenter un défi un peu fou. Et, je me rends compte que l’avantage d’avoir de l’argent, c’est qu’on peut en donner pour aider autrui. D’ailleurs, je n’ai pas de goût de luxe. J’ai un appartement avec trois chambres, je roule avec un Ford Branco datant de 1978. Je n’oublie pas d’où je viens. Par contre, le matériel de la salle et mon matériel informatique sont du dernier cri. Avec le recul, le plus belge des habitants d’Aspen ne s’imaginait pas en haut de l’affiche. Je suis arrivé plus loin que mes rêves. D’ailleurs, je conseille à tout le monde de continuer à rêver. En Amérique, un gars qui se lève à 6 heures et qui bosse 10 à 15 heures par jour réussit.

Qualite De Vie

Gagner de l’argent, c’est bien mais ce n’est pas un but en soi. Entraîner des stars, cela paye le loyer. Mais c’est entraîner les jeunes et les personnes de plus de 70 ans qui me donne le plus de joie. C’est une clientèle avec laquelle je m’associe. Je fais avant tout un métier de prévention. Avec 37 000 heures de cours, Jean-Robert est devenu un des pontes dans son domaine. Malgré ses 38 ans, il a un esprit visionnaire. Dans 10 ans, Jean-Robert Gym existera toujours. Mais j’entraînerais certainement moins. Je me vois plutôt à la tête d’une équipe. J’aimerais ouvrir une salle dans les îles à Saint-Martin par exemple. Par contre, je me vois mal en train de gérer 250 centres. Je préfère de loin deux centres d’enfer. Pour moi, la qualité de vie prévaut sur l’argent. J’adore m’entraîner 2 heures par jour, aller rouler, jouer hockey... C’est pour cette raison que je souhaiterais m’accorder encore plus de temps: aller skier 2 ou 3 heures au lieu d’une,disputer deux rencontres de hockey par semaine, etc. Mais il faut à chaque fois repasser par le bureau pour voir si tout fonctionne bien. Son projet à Londres a échoué pour les mêmes raisons. Financièrement, c’était bien mais je me voyais mal vivre dans la capitale anglaise. Question de qualité de vie.” Millionnaire à 60 ans, très peu pour lui. D’ailleurs, il se voit bien finir ses jours en Belgique. J’aimerais un jour revenir mais pas pour l’argent. Ici, on perd énormément de fric avant de voir les choses s’améliorer. Je le ferais uniquement pour rendre service et rentrer chez moi. 

-Jérôme Jacot

Anecdotes

SEANCE PRIVEE 
À la différence de beaucoups de salle en Belgique, Jean-Robert donne des courts Privés. "Je dispose de trois entraîneurs qui ont chaqun un cleint par heure. Il faut savoir que l'heure se chiffre entre 3 500 et 5 500 francs Belges. Mais ce n'est pas un problème puisque Aspen compte 23 milliardaires . Quant aux millionnaires, on ne les compteplus." 

ENTRAINEUR DE STARS 
Jean-Robert a entraîné des stars comme Michael Douglas, Don Johnson (cet été), Johnny Deep ( il y a deux ans) et Emerson Fitipaldi durant deux ans." Ce sont souvent des demandes personnelles. Ils sont à Aspen en vacances et ils souhaitent rester en formes. Il sont trés sympa. Mais parfois, ils éprouvenent des difficultés à payer. Le fait d'avoir entraîné Emerson Fitipaldi m'a comblé car c'était une idole de jeunesse. Et j'ai connu le même moment de bonheur en rencontrant Mohammed Ali à Las Vegas." 

UN ENTRAINEUR LIEGEOIS 
Gregory Poette officier chez Jean-Robert Gym depuis un ans et demi. " Il a surfé sur mon site et il m'a directement appelé pour me faire part de son envie de travailler chez moi." 

STALLONE AT HOME 
Sylverster Stallone s'est vu refuser l'entrée. " Un jour , sa secrétaire m'a appelé pour voir s'il était possible de recevoir son patron le lendemain á 9 heures. J'était pris. On a donc fix´un rendez-vous pour 11h. Toutefois, lorsqu'elle a dit que Stallone n'aimait pas payer ses cours, je lui ai signifié qu'il pouvait rester chez lui."

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